Une visite à la galerie nationale d’Athènes

Street Market (1979-1982) de Panayiotis Tetsis 

L'exposition commence dans le hall du musée avec un triptyque de 15 mètres de long, débordant de couleurs, de bruits et d'arômes d'un marché du centre-ville d'Athènes, peint dans le style post-impressionniste caractéristique de l'artiste. C'est une scène qui montre que la Galerie nationale d'Athènes est ouverte à tous.

Portrait de Mme Serpieri (1869) par Nikephoros Lytras  

Surnommé "le père de la peinture grecque moderne", Lytras était l'un des favoris du roi Othon et de la reine Amalia et son portrait du couple royal est l'une de ses œuvres phares. Cependant, c'est ce portrait grandeur nature de l'épouse d'un industriel grec qui lui a valu d'être remarqué par la nouvelle bourgeoisie d'Athènes - notamment grâce à son cadre luxueux en or fabriqué en France. 

Sur la terrasse (1897) par Iakovos Rizos  

Rizos, qui a fait ses études à Paris, évoque l'esprit de la Belle Époque dans cette vision romantique d'aristocrates athéniens de la fin du 19ème siècle se prélassant sur le balcon d'une maison néoclassique de Plaka, avec l'Acropole resplendissante en arrière-plan.

Les fiançailles des enfants (1877) par Nikolaos Gyzis 

Cette peinture à l'huile représente la coutume des familles grecques qui engageaient leurs jeunes enfants à se marier à l'époque ottomane (peut-être pour les protéger des intérêts des Turcs). Le garçon regarde sa bague avec curiosité tandis que le prêtre s'adresse à la fille et que les familles regardent avec satisfaction.

Le Christ (vers 1900) de Konstantinos Parthenis 

Le thème de cette monumentale peinture à l'huile circulaire - représentant un Christ en deuil portant une couronne d'épines - est renforcé par l'émotion représentée dans les couleurs (un spectre de bleus se fondant dans le jaune à la place d'un halo) et les yeux regardant vers le ciel.

Composition (1975) de Yannis Gaitis

Nous passons ensuite au pop art des années 1970 avec les figures stylisées caractéristiques de Yannis Gaitis, rassemblées en foule pour représenter la société de consommation de masse et habillées aux couleurs du drapeau grec.

Peinture murale (1932) de Fotis Kontoglou

Cette peinture murale géante n'a jamais été destinée à être dévoilée au public, puisqu'elle recouvrait à l'origine le mur de la maison de l'artiste. Elle est peinte dans un style d'église post-byzantine, avec des sections représentant des épisodes importants de sa vie, notamment une représentation du Panthéon des personnages qu'il admirait (Homère, Pythagore, Hérodote, Plutarque, etc.), de sa femme et de sa fille, ainsi que de ses plus grandes peurs.

Le studio (1960) de Nikos Hatzikyriakos-Ghika  

Dans son style post-cubiste idiosyncratique, Ghika nous donne un aperçu de son espace de travail, comprenant des meubles et des équipements qui faisaient partie de sa vie quotidienne. Dans un style en partie inspiré de Picasso, pas un seul espace est négligé

Bonus: 1821 en peinture

Un certain nombre d'expositions permanentes et temporaires se sont réunies pour commémorer le bicentenaire de la guerre d'indépendance de la Grèce contre les Ottomans, représentant certains des événements et des personnalités les plus emblématiques de l'histoire grecque moderne. Parmi celles-ci, citons l'épisode de la guerre d'indépendance grecque de 1856 d'Eugène Delacroix (montrant un soldat à cheval sur le champ de bataille, vêtu d'un kilt blanc flottant "foustanella", d'une ceinture noire et d'un gilet brodé) et le Massacre de Chios de 1824 (illustrant les horreurs de l'un des épisodes les plus brutaux de la guerre). 

Les tableaux de Theodoros Vryzakis comprennent L'exode de Missolonghi, 1853 (montrant les habitants en fuite attaqués par les Turcs qui cherchent à se venger de leur défaite dans la ville quelques mois plus tôt), L'accueil de Lord Byron à Missolonghi, 1861 (montrant l'arrivée du poète romantique anglais qui a perdu la vie en combattant avec les Grecs en 1824) et La Grèce exprimant sa gratitude, 1858 (une allégorie mythologique de la nation, enfin libérée). Quant à l'œuvre de Nikolaos Gyzis, Après la destruction de Psara, ca 1869-1898, elle met en scène les dirigeants révolutionnaires Giorgos Kolokotronis, Alexandros Mavrokordatos et Andreas Miaoulis ainsi que le lieutenant bavarois et philhellène Karl Krazeisen.